mercredi 4 mai 2011

Les gares routières scolaires : ou comment Valletoux essaye de repasser les risques financiers à la Communauté de Communes, …

Des projets de gares routières scolaires utiles pour la sécurité des enfants risquent d'être retardés par la volonté du Maire de Fontainebleau de refiler la facture à la communauté de communes, dans des conditions douteuses , ...


I. Le Projet de transfert selon Valletoux

Le 28 avril 2011 au conseil communautaire de Fontainebleau-Avon (CCFA) était en débat la question du transfert à la Communauté de Communes, de la construction, des gares routières proches des établissements scolaires (Lycée François 1er, Lycée Couperin, Lycée Uruguay).

M. Valletoux insistait particulièrement sur l'urgence des travaux, dans l'intérêt des enfants, de la gare routière du Lycée François 1er (illustration ci dessus). Une étude a été réalisée par le Conseil Général. Le coût serait pris intégralement en charge par le Syndicat des Transports d'Ile de France (STIF) et le conseil général. Aucune nécessité, toujours selon le maire de Fontainebleau, de réunir la commission d'évaluation des charges transférées, puisque le projet est nouveau : aucun équipement à transférer, donc rien à payer par la Ville à la CCFA. C'est son opinion !

Le Maire d'Avon faisait alors remarquer que l'ensemble des conseillers communautaires avonnais ne disposait pas de l'étude, de très peu d'information sur les coûts et les opérations à prévoir et qu'il semblait un peu prématuré de décider d'un tel transfert.
Il a évidemment raison, lorsque l'on connaît le coût de la gare seule : 1.462.200 € HT hors étude et aléas, sans compter les autres aménagements qui resteraient (?) à la charge de la Ville, soit tout compris : Ville + CCFA : 4.176.000 € HT (selon l'étude du CG77).

Visiblement contrarié, M. Valletoux cherche à stresser sinon à culpabiliser les conseillers avonnais en leur rappelant qu'il s'agit de l'intérêt des enfants, pour emporter le "morceau". Mais ce désintéressement n'est qu'apparent, …


II. La Vérité sur les risques financiers du transfert

Le collège International, rue Guérin ->

L'aveu du maire face à cette certaine réticence, non pas sur l'objet mais les modalités un peu étranges, "la Ville de Fontainebleau peut bien sûr assumer la maîtrise d'ouvrage, ce n'est pas un problème, mais c'est dommage".
Bref, on ne comprend pas pourquoi il faut que ce soit la Communauté de Communes qui s'en charge puisque la Ville peut le faire, sans rien débourser, selon lui.

Si l'opération est si urgente dans l'intérêt des enfants et payée intégralement, pourquoi la Ville n'assume-t-elle donc pas immédiatement la maîtrise d'ouvrage plutôt que d'attendre le délai assez long qu'il faut pour qu'un projet de modification des statuts entre en force de loi ?

La vérité, c'est le 1er adjoint de la Ville d'Avon, M. Dezert, qui l'a heureusement révélée : c'est que le coût d'un projet peut, cela arrive, déraper, mais dans ce cas, c'est le maître d'ouvrage qui paye la différence. Il a cité, à juste titre, le pôle gare, qui, normalement financé par des subventions, a coûté assez cher à la CCFA. On notera qu'il n’est toujours pas terminé (on attend encore les escalators : ma question de 2009 est encore hélas d'actualité : Question orale du 16 novembre 2009 : Travaux du pôle gare).

Le Maire de Fontainebleau a donc une idée derrière la tête : le risque du transfert sera pour la communauté, autant d'économisé pour la Ville, qui se parera de toute façon des plumes du Paon !

En tant qu'élue municipale, je défends bien évidemment les intérêts de la Ville, mais je suis tout aussi pour que l'on fasse la lumière sur l'ensemble des opérations. Si le maire est prêt à attendre, malgré l'urgence qu'il invoquait, que l'on fasse les travaux, c'est parce qu'il a peur d'y perdre : qu'il ne se cache donc pas derrière l'intérêt des enfants !


III. Faux semblants et carte intercommunale

Là où le maire bellifontain montre son vrai visage, c'est lorsqu'il essaye de "piéger" les élus avonnais en leur faisant miroiter des travaux gratuits d'une gare routière au Lycée Uruguay-France (illustration ci-contre). Manque de chance, le Lycée vient juste de faire l'objet de travaux du Conseil régional pour plus de 10 M €, ne nécessitant pas une gare routière.
Ce n'est pas la peine d'être conseiller régional pour être aussi peu au courant des affaires locales, …


Une remarque intéressante a été faite par Mme Perrachon, estimant qu'il fallait un unique maître d'ouvrage. Mais cet argument se retourne contre la majorité municipale de Fontainebleau, puisque si l'on suit le projet de M. Valletoux la gare du Lycée François 1er reviendrait à la CCFA et le reste de la sécurisation de la voirie à la commune : deux maîtres d'ouvrage sur le même site !

Autre justification officielle, absolument pas crédible : (texte de la note accompagnant la délibération) : "Dans la mesure où les élèves transportés sont extérieurs à l'agglomération de FONTAINEBLEAU ou d'AVON, il apparaît naturel de faire supporter ces infrastructures par l'intercommunalité qui se tournera de son côté vers les Collectivités Régionales et Départementales pour participer de manière significative au financement de ces opérations". Pourquoi l'intercommunalité serait maitre d'ouvrage plus que la commune, aucune des deux n'étant, selon M. Valletoux concernées ? Tout et son contraire.

La Ville avait même acheté le terrain pour la gare au coin de la rue de la Faisanderie et de la rue Guérin. Mais le Maire de Fontainebleau indique que la gare sera réalisée finalement sur voirie (pourquoi alors un tel achat ?). En effet, les vapeurs d'essence c'est bon pour quand c'était les locataires de l'OPAC : depuis, M. Valletoux s'est rendu compte que la gare serait sous les fenêtres des bâtiments achetés par les Foyers de Seine et Marne !

Encore une fois, le chef du groupe de la majorité actuelle de Fontainebleau essaye de se débarrasser sur la communauté du coût de ses promesses (voir mon intervention au Conseil municipal du 28 mars 2011 : Compte administratif pour 2010 : "La vérité, c'est que pour masquer le coût de ces opérations, vous avez fait tout ce que vous pouvez pour les transférer à la Communauté de Communes").

Cet épisode, qui confirme la technique du "je transfère ce qui me coûte trop cher", montre aussi, plus généralement, l'absence de réflexion sur l'avenir de l'intercommunalité. Il faut quand même replacer cela dans le contexte où le Président de l'intercommunalité ne fait rentrer des communes que sur des critères politiques et non d'efficacité des services publics (Communiqué du 3 septembre 2010 : Confirmation des manoeuvres autour de la Présidence de la Communauté de communes de Fontainebleau-Avon). Ce n'est plus une intercommunalité de projets, ce n'est même pas une intercommunalité technique, c'est une intercommunalité d'occasions et d'opportunité ! Des avancées au coup par coup, au petit malheur la malchance, cela ne fait pas une politique publique.
Ce n'est pas faute pour les conseillers de l'opposition de faire des propositions très constructives en la matière (Conseil municipal du 13 décembre 2010 : Modification des statuts de la Communauté de communes, Communiqué du 23 novembre 2010 : Il faut rebondir pour une intercommunalité régénérée, L'ingérable intercommunalité ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, Le projet communautaire avonnais).

Pour reprendre le "slogan" de la municipalité actuelle "pour vous, Fontainebleau avance", mais on avance sans savoir où l'on va, …

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