dimanche 23 octobre 2011

Reportage sur la navette sans pilote Cybergo

UNE BONNE INITIATIVE MAIS SABOTEE PAR "L'ECOBLANCHIMENT"

Mercredi 19 octobre 2011 après-midi, c'était la présentation du véhicule sans pilote Cybergo
Il faut toujours saluer l'initiative, même si elle ne pourra – on verra pourquoi – ne pas s'appliquer à Fontainebleau. 
Il faut d'abord féliciter le constructeur INDUCT qui tente des innovations et pour qui le Parc du Château a été mis à disposition.

Je m'y suis rendue par curiosité et comme élue pour évaluer ce produit au cas où la mairie envisagerait d'y recourir. Voici mes impressions et mes réflexions.

VEHICULE POUR 8

D'abord les caractéristiques : véhicule sans pilote, destiné à 8 personnes. Selon les informations que j'ai eues, la vitesse d'exploitation devrait être de 8 km/h (25 en site industriel). A l'essai, le confort est spartiate, car s'il y a deux boudins dans le dos, on est soutenu debout, mais pas de positions assises.
L'intérêt du dispositif sans pilote, c'est que lorsqu'il y a un obstacle vivant ou non, le véhicule s'arrête. Il pourrait même interpréter certains panneaux codifiant un comportement particulier.
La compagnie productrice se veut rassurante : il existe une version à l'abri de la pluie, qui a quelques instants pointer son nez.
On doit reconnaître comme les quelques personnes qui s'étaient déplacées avec les élus que c'est assez amusant. 
Mais évidemment est ce réaliste ?

15-20 MILLIONS ET UN SITE PROPRE

En effet, il faut être honnête, à Fontainebleau, ce sera difficile.

- Combien cela coûte ? Parce qu'il faut bien poser la question. En effet, le public aime savoir combien et pour qui il paye : en effet, à quoi cela va- t-il servir ? Je me contenterai de citer la presse : "L’enjeu financier est de taille : chaque navette coûte 150.000 € et il faudra faire des travaux pour créer une voie en site propre. Le budget total d’une telle opération est estimé entre 15 et 20 M€." (le Parisien du 10 octobre 2011).

- Justement, le véhicule sans pilote est interdit sur la voie publique. Il doit fonctionner en "site propre", c'est à dire sur une voie qui lui est spécialement dédiée. M. Laprée a trouvé une solution : "On a la volonté, à terme, de desservir les quartiers sud de la ville avec ce type de véhicule".

Et là, la vérité sur cette opération commence à faire jour : si la majorité, qui gère pour l'instant la municipalité veut faire croire que ce véhicule sera utilisé à grande échelle dans notre commune, ce serait nous prendre pour des "cybergogos" ! 

FAUSSE PISTE ET VRAI BETON

La réalité, c'est que pour dissimuler des projets d'urbanisation déments (le projet entourant les barres de la Faisanderie, ayant heureusement été arrêté, pour l'instant, n'en était qu'un avant goût), la mairie est prête à tout pour se refaire une virginité écologique, avant de se lancer dans la densification.

Il n'y a qu'un terme pour cela : le greenwashing ou écoblanchiment : c'est à dire le fait de repeindre en vert des projets plutôt gris-béton.

Nous avions déjà dénoncé le plan post-carbone qui excluait la minorité (donc une grande partie de la population) : voir nos deux interventions : conseil du 13 décembre 2010 -- conseil du 20 janvier 2011.

Il semble que la vérité se fasse de plus en plus jour : ce qui est une grande idée écologique, devient avec le Maire un simple argument de vente. 

Pardon donc de le dire aux rêveurs : oui à l'innovation mais sans que cela cache les problèmes de l'heure. Le public attend la réponse à des problèmes plus immédiats : à quand un plan de circulation? 

Parce qu'avant d'accueillir de nouvelles populations, il faudrait que les anciennes vivent bien : la municipalité semble l'oublier, …

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