lundi 25 juin 2012

Deux nouveaux conseillers de la majorité reprennent leur liberté

Après M. Didier Drouin, en septembre 2010, MM. Bosq et Thoma, tous deux élus dans l'équipe Valletoux 2 en 2008 ont décidé dans une lettre circonstanciée du 19 juin 2012 qui vient d'être rendue publique  de quitter la majorité actuelle.

A cette occasion, les rumeurs vont bon train dans un sens comme dans un autre.

Monique Fournier en profite pour une mise au point.

VALLETOUX, UNE CIBLE ?  MEME PAS.

Il serait une grave erreur que de croire deux choses :
   1 - Que M. Valletoux est abattu simplement par son échec aux législatives.
   2  - Que M. Valletoux est la cible unique de la minorité, et donc de Mme Fournier.

Ceux qui montent des listes sur la simple annonce de l'échec de Frédéric Valletoux en sont pour leurs frais : ce n'est pas son échec aux législatives qui doit déclencher sa chute comme Maire de Fontainebleau, mais finalement l'échec de sa politique pris sur le long terme, son bilan depuis 7 ans.

Par ailleurs, c'est moins la personne de M. Valletoux qui pose problème, que sa politique. Il en est simplement le symbole, mais encore une fois c'est bien l'action de la majorité qui est visée.
De toute façon, compte-tenu du temps restant de son mandat, on verra bien que c'est plus les défauts de l'action publique municipale que sa personnalité, qui finalement compte peu. 
Les dérapages dénoncés sont ceux du Maire en sa qualité, pas de l'individu.

Si certains, ou le Maire lui-même, ont pris des reproches politiques pour des accusations personnelles, ils en sont aujourd'hui pour leurs frais.
Et d'ailleurs la population ne s'y trompe pas.

Rappelons cependant qu'un mandat dure 6 ans, et que la priorité d'un vrai membre de la minorité est de dénoncer ce qui ne va pas et de proposer des solutions. Et justement, c'est bien là que l'on attend les présumés candidats à l'élection municipale, plutôt que des agitations de dernières minutes.

Bref, pendant que les autres parlent de M. Valletoux, Monique Fournier parle d'abord de Fontainebleau.

LE TRAVAIL FINIT PAR PAYER

Dans le cas de MM. Bosq et Thoma, il n'est jamais facile de quitter un groupe où l'on a été élu sans être accusé de trahison. Le Maire ne manque pas de dénoncer leur comportement au moment où il est au plus bas de l'opinion publique.
Mais, il est vrai aussi que son argument risque de faire long feu venant d'un chef qui semble avoir trahi les espérances de ses Conseillers et dans les conditions dont l'on se doutait, et qui sont rendues publiques aujourd'hui.

Dans le cas des deux Conseillers en question, il est vrai qu'ils quittent  F. Valletoux, alors que celui-ci est sur le coup d'un échec électoral cuisant. Il aurait sans doute été plus utile de le faire au moment de l'annonce de sa candidature dissidente. (sur ce point : notre article).

Personne ne doute en tout cas qu'ils n'ont pas une volonté forte de se réhabiliter.

UNE LETTRE QUI CONFIRME LES POSITIONS DE MONIQUE FOURNIER

A cet égard, nous reprenons la lettre adressée par MM. Bosq et Thoma à leurs collègues (en orange et italique). 
Un commentaire simple prouve que le malaise muet (hélas) qu'ils ont ressenti était largement exprimé dans les colonnes de ce blog et au conseil municipal par Monique Fournier. 
Ils ne font finalement que confirmer la véracité des problèmes qu'elle dénonçait depuis plus de 4 ans.

Nous vous annonçons notre décision de quitter la majorité municipale dans laquelle nous siégeons depuis mars 2008. Un ensemble de raisons mûrement réfléchies nous amènent à prendre cette décision. 

Depuis plusieurs mois, la vie interne de l’équipe municipale ne nous correspond plus, à la fois dans la méthode globale (cloisonnement des délégations, peu de transparence dans les dossiers, pas de débats sérieux sur les projets, communication au détriment des réalisations) et dans les choix politiques réalisés pour la Ville de Fontainebleau (Cinémas, Marché, Plan Local de l'Habitat entre autres).

Monique Fournier a dénoncé dès le début de son mandat ces sujets comme représentatifs d'une approche tronquée à la base : le refus de communication des informations est permanent et participe d'une politique de fermeture de la majorité.
Le Programme Local de l'Habitat (PLH) (et non Plan) risque, en effet, d'être le funeste instrument du bétonnage de la ville et du changement à terme de sa sociologie : Commission de l'urbanisme du 17 mars 2011 : Vers une surdensification urbaine ? ; Question orale du 16 mai 2011 de M. Didier Drouin : politique de densification et de logement).
On notera que M. Didier Drouin a été le premier à dénoncer cette dérive et à quitter celui qui l'avait trahi.

Si certains soucis existent et perdurent depuis notre élection en mars 2008, et ce malgré de nombreux séminaires, – par exemple, la transmission d’information – la détérioration a été progressive et continue depuis 2010, avec un paroxysme atteint dans les récentes semaines de campagne législative.
Que dire des réunions de majorité ne traitant que de sujets annexes - type agenda de la semaine ou changement d’un nom de place / de rue - et pas des choix engageant la Ville de Fontainebleau pour les années à venir ? Que dire des problèmes budgétaires réels (plan d’investissements pluriannuels) de notre ville qui n’ont été abordés qu’une seule et unique fois en équipe lors d’un séminaire sans suite… ? Que dire des informations parcellaires communiquées sur des dossiers d’importance majeure ? Que dire de la découverte le lundi matin dans la République de Seine-et-Marne des décisions prises par le maire sans aucune discussion préalable en réunion de majorité ? 

Ce dédain pour les Conseillers de la majorité s'exprime hélas envers les Conseillers de l'opposition :

Que dire de la démocratie locale se résumant à un outil d’affichage plus qu’à un moyen de concerter et d’impliquer les habitants aux projets de la Ville ? 

Cette dénonciation du caractère artificiel de la "démocratie locale" manipulée comme outil de formation d'un consensus mou, toujours prêt à être asséné par l'adjoint compétent, au grand dam d'ailleurs de certains membres.
Déjà, dès leur commencement, le fonctionnement de ses comités laissait à désirer : 
Et leur renouvellement a accusé encore de nouveaux défauts de transparence :

Les honnêtes Conseillers de quartiers qui participent à ces instances, veulent faire leur travail et finalement ne sont réduits qu'à la portion congrue.

Prétendre être le chantre de la transparence, de la concertation et du collectif est une chose, l’appliquer à soi-même est apparemment plus difficile... 

La transparence est bien le grand problème du Maire de Fontainebleau, qui n'a pas hésité à supprimer la rédaction de procès-verbaux objectifs, qu'il en ait le droit ou non n'est pas le problème, c'est bien sa politique de communication qui est en cause.

Les exemples non exhaustifs du Plan Local de l’Habitat, de la Société Publique Locale, de la Requalification Urbaine non seulement dans ses choix de planification mais aussi dans notre capacité financière à la porter, nous ont éclairés. 

Sur le dossier de la "requalification", il a toujours été impossible à Monique Fournier de travailler, les refus systématiques de communication opposés par M. le Maire et M. Laprée. L'incertitude sur les coûts, la concertation "bidon", l'exclusion des associations compétentes, la vantardise de la communication, tout y est.
Il suffit pour s'en rendre compte de relire ses interventions :

Le dossier des cinémas nous a décidés. 
Pour les premiers, sans une forte attention de certains d’entre vous et de nous-mêmes, les décisions auraient été prises sans même pouvoir en mesurer l’impact et l’importance pour notre ville et son avenir. 

Quant au cinéma, c’est un révélateur. Les informations à la disposition de la majorité municipale, même demandées en réunion de majorité, ont toujours été incomplètes, incorrectes voire fausses. 

Sur la question du cinéma : Monique Fournier a essayé de donner le maximum d'éléments sur son blog en soulignant, en effet, les contradictions et les insuffisances du dossier : 
Et en refusant de participer au vote sur le sujet, plutôt que d'engager sa responsabilité dans un projet qui paraissait en effet bien mal ficelé.

Un choix politique est fait de construire un multiplexe en périphérie de ville ; nous ne pouvons pas être d’accord avec cette solution qui met en péril le tissu économique et culturel bellifontain. Pour la méthode, la gestion de ce dossier a été caricaturale : pas de concertation en amont, pas de détails sur l’avancée des négociations, aucun compte-rendu des réunions associées, une annonce tardive qu’un compromis en centre-ville ne serait pas trouvable, une information faisant état de la vente du Select (alors qu’il s’agissait et s’agit toujours d’une promesse de vente…), une solution présentée ficelée et urgentissime à la Halle de Villars en omettant bien entendu d’évoquer les recours existants sur la propriété foncière de l’emprise, sans étude de marché, sans idée précise sur les capacités financières de la SEM Pays de Fontainebleau, sans introduction dans le pacte d’actionnaires de la SCI de pénalités en cas de non-respect des engagements... Bref, l’anti-management et le moyen le plus sûr de prendre de mauvaises décisions. 

La SEM Butte Montceau, rouage principal de l'opération et présidée par M. Valletoux semble être devenue l'instrument à tout faire, dans des conditions bien peu transparentes en effet, ce n'est pas la première fois que Monique Fournier en parle :
sachant que le coup de main sur cette société était préparé de longue date, comme elle l'avait dénoncé :

Désaccord de méthode, de mode de gestion et de choix politiques motivent notre décision. Nous souhaitons construire une opposition municipale constructive, solide sur le fond, s’attachant aux arguments et non pas aux questions de personne. 

« Mes jeunes collègues doivent comprendre que pour être solide sur le fond, - et on peut espérer que ce blog, par la publication de documents officiels permet de montrer ma volonté d'objectivité - il faut des informations sûres et vérifiables.  Or, c'est bien la transparence qui est la clef de la démocratie bellifontaine.
La personne de M. Valletoux est à juste titre sans importance, c'est bien le fond qui est intéressant. Il ne faut pas caricaturer la majorité : lorsque le Maire a proposé une étude sur la vacance d'immeuble, que je réclamais depuis longtemps (plutôt que son programme d'immobilier dément), eh bien je l'ai saluée. Ce sont donc moins sur les individus que sur les projets sur lesquels il faut se prononcer ».

Nous restons à la disposition de chacun d’entre vous pour évoquer plus précisément tel ou tel aspect de nos motivations. 
Amicalement,
Emmanuel Bosq & Cédric Thoma

LE TRAVAIL CONTINUE

Monique Fournier espère que les 226 articles postés sur son blog, ses plus de 110 interventions au conseil municipal, ses 35 questions orales posées, ont pu permettre aux Conseillers municipaux de la majorité actuelle de prendre conscience des problèmes de la Ville, plutôt que rester dans la ligne étroite de la communication.

Mais un hommage doit être rendu à Didier Drouin, qui le premier, a su prendre ses responsabilités. D'abord en résignant ses fonctions de Conseiller délégué à l'urbanisme pour ne pas endosser des dossiers aussi scandaleux que celui du cinéma, ensuite en rendant son poste de Conseiller communautaire tout en n'abdiquant pas sa conscience devant un Plan Local d'Urbanisme fait sur mesure pour le bétonnage (Notre article sur la question).
Il n'est pas membre de l'opposition, il n'est pas membre de la majorité : il a su trouver une place d'honnête homme capable de se prononcer en conscience.

Monique Fournier ne peut qu'inviter ses collègues indécis à le et la rejoindre dans le côté du bon sens des affaires publiques. 

En tout cas, pour Monique Fournier, rien n'a changé : le travail continue et continuera.