jeudi 18 octobre 2012

Et maintenant 20 pages de pub, …


CECI N'EST PAS UNE PUBLICITE

Billet d'humeur

100 % Fontainebleau. La semaine dernière, Fontainebleau était à l'honneur.
L'interview du Maire, des adjoints, des chroniques sur les sujets importants. 
Cela ressemble à la mise en page habituelle, les caractères sont les mêmes, la charte graphique également. Tout à l'air normal, sauf, …

Sauf, que c'est faux.

Sauf, que ce n'est pas votre hebdomadaire que vous tenez dans les mains, mais un contenu publi-rédactionnel ou publi-information. 

Un contenu publi-rédactionnel, c'est quoi ? Selon l'ouvrage Théories et nouvelles pratiques du marketing (Jacques Lendrevie, Julien Lévy Mercator 10e éd, Dunod, 2012) :  "il s'agit d'une forme publicitaire qui s'apparente à un article qui serait écrit par un journaliste. Pour éviter, ou tout au moins limiter la confusion, la réglementation oblige à mentionner la nature publicitaire du message".
Ce n'est donc pas le journaliste seul, avec son sens critique habituel, mais c'est la majorité, ayant payé (ou fait payer par des annonceurs) une vingtaine de pages, qui écrit dans ce journal. 

Et oui, ici pas d'infos de la majorité contrebalancée par la position de l'opposition. C'est normal, c'est de la pub.

On ne critique pas ici la République de Seine et Marne, qui après tout a bien le droit vivre, mais les pratiques douteuses de M. le Maire. La République a respecté la Loi en précisant qu'il s'agissait d'un contenu "publi-rédactionnel". Rien à dire.

Par contre, pour nos édiles, cet encart publicitaire est  une belle manière de contourner la Loi : "Dans les communes de 3 500 habitants et plus, lorsque la commune diffuse, sous quelque forme que ce soit, un bulletin d'information générale sur les réalisations et la gestion du conseil municipal, un espace est réservé à l'expression des conseillers n'appartenant pas à la majorité municipale. Les modalités d'application de cette disposition sont définies par le règlement intérieur" (code général des collectivités territoriales, article L. 2121-27-1). La Justice a tranché : il importe peu la forme de ce bulletin (site internet, journal, publicité, ...).

Bien joué, Monsieur le Maire, mais c'est raté, on vous a reconnu.