lundi 15 décembre 2014

Conseil municipal du 15 décembre 2014 : Budget 2015

Introduction

"plan d'économies drastique", 
"charges en hausse", 
"effet ciseau : la marge entre les recettes et les charges s'amenuisent", 
à terme, "la situation serait nettement dégradée

Les finances de Fontainebleau vont mal, ce n'est pas l'opposition qui le dit, c'est la lettre de Frédéric Valletoux, qui n'est pas le chef de la minorité, mais le Maire de Fontainebleau.

Pour comprendre le budget 2015, il ne faut pas lire le très court rapport du budget, mais cette lettre. Bien sûr, si on est d'accord sur le constat, on n'est pas obligé d'en partager, ni les motifs, ni les choix qui sont fort discutables.

On est passé d'un optimisme factice au moment des élections, à une dépression qui va amener à une suppression du feu d'artifice, de la patinoire… Bref, voilà des mesures qui tiennent plus du symbolique, de l'anecdotique, sinon du punitif, et on va se contenter de replâtrage, alors que nos propositions de bon sens
doivent être enfin écoutées. 

Même si le Maire nous accusait de jouer les Cassandre et de tout voir en noir, nous avons le mérite de ne jamais avoir varié dans nos constatations et nos propositions, alors que la municipalité n'hésitait pas elle, à se lancer dans un yoyo permanent et se retrouve maintenant obligée, dans la douleur et en catastrophe à reprendre sa copie, après avoir vanté la fausse excellence de sa gestion.

Nous, en pleine responsabilité, nous formulons des propositions concrètes pour redresser la barre.

I. Sur le fonctionnement

Les recettes de fonctionnement sont atones, et la majorité met trop l'accent sur la faute de l'Etat, mais la baisse actuelle ne représente que 200 k€ par rapport à la moyenne sur 10 ans des dotations (moyenne : 5579,7 k€). Ce n'est donc pas le vrai facteur explicatif.

Les transferts à la Communauté de communes ont obéré les ressources de la ville au profit de projets coûteux sans bénéfice pour le contribuable. Entre 2009 et 2013, l'attribution de compensation est passée de 1967 à 926 k€ soit 1M€ de perte. Ce sont des services que l'on ne maitrise plus, alors on doit les compenser : mais cela n'a pourtant pas conduit à une baisse de nos dépenses. Je rappelle que chaque année, la ville aura à débourser, à vie, notamment pour le Grand Parquet, projet transféré qui non seulement aura couté 14 M€, mais est en déficit de 600 k€ par an. Voilà un des vrais facteurs de limitation des recettes. 

On ajoutera que le choix de la concession de parking est un mauvais choix, y compris budgétaire : si l'extension du parking Château sur le site Boufflers a permis à peu de frais de récupérer une grande capacité, alors que le creusement sous la place de la République est une dépense somptuaire qui vient obérer des recettes de stationnement qui font défaut au budget, tout en pénalisant les usagers.

Les dépenses sont pour moitié dues au secteur du personnel.
Je constate un sur encadrement au détriment des agents d'exécution qui font l'essentiel du travail. S'il y a beaucoup de cadres utiles, il y a néanmoins aussi trop de cadres : avec un tiers de taux d'encadrement, cela devient l'armée mexicaine. Or, ce sur encadrement bénéficie de l'essentiel du régime indemnitaire qui s'ajoute au traitement et représente pas moins de 923.000 €.
Je propose de retravailler la structure du personnel, mais aussi de dispenser d'un système de gestion prévisionnel, car on ne peut pas travailler au coup par coup, comme le propose la majorité.
On pourrait aussi supprimer certains postes liés uniquement à des fonctions politiques, tout à fait inutiles et limiter les recrutements de cadres : la majorité n'a-t-elle pas créé au dernier conseil un poste de chef de pôle Administration ? On voit bien que la majorité ne suit pas ses résolutions.

Je propose comme chaque année une révision des politiques publiques de la commune : la majorité me semble être comme un bateau en perdition sans boussole : il faut disposer de rapports sur les besoins des bellifontains, sur les moyens : bref sur le fonctionnement de nos services : or, elle s'est toujours refusée à travailler avec des objectifs et des indicateurs de performance. Bref, travailler dans le long terme. Suis-je dans l'utopie ? Non. M. Ducros lui-même, il y a quelques années le réclamait.

La bonne surprise est la suppression d'un quart du budget de communication, dont on nous jurait encore l'année dernière qu'il était nécessaire.
J’espère que les frais de bouche seront supprimés, à l’exception évidemment des réceptions officielles. J'attends, en tout cas que le conseil s'applique à lui-même la charte de déontologie, le contribuable y trouvera son compte.

II. Sur l'investissement

La majorité raconte que, je cite : "Le maintien de l’investissement local est un puissant instrument de création d’emploi et de relance économique, que nous devons maintenir. C’est le choix que nous faisons à Fontainebleau."
Il s'agit d'un prétexte qui permet de justifier tout et n'importe quoi. Le contribuable communal n'a pas pour vocation de financer les entreprises mais de bénéficier de services en raison de ses efforts financiers, dont on oublie qu'ils sont aussi pénibles pour lui. En admettant même ce prétexte futile, j'aimerais bien connaître les retombées concrètes pour les entreprises du territoire communal. Le gaspillage n'est jamais une bonne politique.

Or, force est de constater que les recettes ne suivent pas cette politique dépensière. 
La liquidation du patrimoine communal commence à toucher à sa fin et la majorité aura des difficultés pour financer ces projets pharaoniques à moyen terme. Le financement des investissements continue à aggraver l'endettement, de 2,1 M€ cette année. Il faut donc s'en tenir à ce qui est prioritaire et non aux gadgets coûteux. Or, le désendettement permettrait d'alléger le budget de fonctionnement de 600.000 € des intérêts de la dette. Voilà encore une marge à trouver. 

Sur les orientations de dépenses, il nous semble que les 32 millions de la requalification urbaine peuvent attendre. La majorité elle, propose la quasi-suppression de l'investissement en matière de voirie, pourtant fortement dégradée : boulevard Thiers; rue Saint Honoré…
Nous proposons donc un changement de priorité et la mise en place d'un programme pluriannuel d'investissement notamment en matière de voirie et évidemment la suppression du projet ultra coûteux de requalification. 

Conclusions et propositions

Nous proposons de revenir à un budget plus sage qui s'inscrive dans la durée plutôt que dans le fonctionnement du coup par coup :

1°) - Proposition de révision de nos politiques publiques pour rationaliser les dépenses

2°) - Proposition de révision de la structure du personnel avec rééquilibrage de l'encadrement au profit des postes d'exécution et suppression des postes politiques, accompagnés d'une gestion dynamique

3°) - Proposition de suppression de la requalification urbaine au profit des voiries et du patrimoine

4°) - Proposition d'abandon du creusement de la place de la République, faisant perdre de l'argent à la Ville

5°) - Proposition d'efforts sur les dépenses du cabinet du Maire et des frais de bouche 

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