mardi 16 février 2016

Conseil municipal du 15 février 2016 : Fusion des 3 hôpitaux du Sud Seine-et-Marne


UNE FUSION SANS ETUDE PRÉALABLE 
VERS DE NOUVELLES REGRESSIONS

DES HÔPITAUX GRAVEMENT DÉGRADÉS
DES ELUS QUI FERMENT LES YEUX
UNE ABSENCE DE POLITIQUE PUBLIQUE
10 ANS D'INVESTISSEMENT PERDU !

IL FAUT DÉFENDRE L’HÔPITAL PUBLIC


La proposition de fusion des 3 hôpitaux du Sud Seine-et-Marne est présentée comme une opération miracle.

Au contraire, elle cache la régression des services hospitaliers.
Cette régression a été rendue possible parce que les élus ne les ont pas assez défendus.

Je ne vais pas me contenter d'une telle affirmation. Je vais donner des chiffres irréfutables, issus des données officielles de ces établissements, et plus particulièrement celui de Fontainebleau.

I. Une régression continue


A. Fonctionnement

En 10 ans, de 2004 à 2014, Fontainebleau a connu une baisse de 60 à 45 lits de chirurgie, soit 25 % qui a entrainé une réduction de l'activité chirurgicale de 22,64%. En obstétrique, on constate la fermeture, en 2011 de 15 lits à Fontainebleau, alors que Nemours a perdu totalement son service et n'a quasiment plus de chirurgie.

Si l'on observe les effets des fusions-réorganisations de la chirurgie pour les 3 hôpitaux, on constate que 83 lits ont été perdus entre 2004 et 2014.
Sans parler de la perte des urgences chirurgicales de nuit, que le président de la FHF, Maire de Fontainebleau, a été incapable de garder.

A Fontainebleau, le personnel a été réduit de 100 personnes (1034 à 933), les autres ont été pressurés, avec des conséquences sociales immédiates. Les jours d’absentéisme du personnel non médical ont augmenté d'1/3 en 3 ans et de 2/3 en 10 ans. Les jours d’arrêts pour maladie ont également augmenté d'1/4 en 3 ans et du double en 10 ans. Le passage à la journée de 12 heures d'affilées a aggravé encore le sous-effectif.

Par ailleurs, le sous-recrutement notoire dans des spécialités nécessaires (ophtalmologie par exemple) nuit à l'attractivité de l'hôpital.

B. Investissement retardé

Le pire est bien évidemment le grave sous-investissement dans l'hôpital.

Sur la reconstruction, le Maire de Fontainebleau a privilégié un projet public-privé, dénoncé par beaucoup comme une atteinte au service public et économiquement dangereux.



L'Agence Régionale de Santé, dans une lettre du 6 février 2013, longtemps gardée secrète, a indiqué que le projet était périlleux :

-         Juridiquement, je cite : "le montage juridique […] ne m'apparaît pas suffisamment sécurisé"

-         Financièrement, je cite : "Les discussions de ces derniers mois […] n'ont pas permis de lever les doutes sur la résilience de ce montage […] Ce risque obérerait sans doute la capacité de levée de fonds auprès des institutions bancaires"

-         Et Médicalement, je cite encore : "Le projet médical de la plate-forme me paraît aussi insuffisamment abouti en matière de répartition des activités".

La lettre cachée : cliquez une ou deux fois pour mieux voir :



Voilà qui met un point final à ce projet, qui nous a fait perdre 10 ans.
Ce n'est plus une erreur, c'est de l'acharnement.

M. Valletoux, qui a très longtemps soutenu qu'il était impossible de faire ailleurs, a finalement reconnu que la reconstruction sur site était non seulement possible mais souhaitable. 

Pendant ce temps là, le taux de vétusté de 78,22 % en 2000 est monté à 86,70 % en 2014.

II. Une fusion sans avenir : un nouveau plan de régression

Le Maire veut ce soir que nous entérinions plus de 10 ans de politique de régression des hôpitaux qui le conduisent naturellement à fusionner des établissements estropiés dont l'abaissement a été accepté par les élus de la majorité.

Et cette fusion ne les sauvera même pas.

Ainsi, le projet d'établissement 2015-2020 prévoit, dans le cadre de la fusion et de la réorganisation qui en découle, un nouvel abaissement du nombre de lits. Le recours à l'ambulatoire, (traitement dans la journée) n'explique pas tout !

En 2004 on avait 304 lits, aujourd'hui il n'y a plus que 255 lits à Fontainebleau et il est prévu de réduire à 203 lits soit une perte encore de 52 lits, avec une fermeture complète des 29 lits des soins de suite et rééducation.

On notera que l'idée d'un futur développement de l'hôpital de Fontainebleau est totalement abandonnée et montre un désintérêt total. Tout l'hôpital historique et la partie située à côté du quartier Chataux vont être cédés.

Le projet d’établissement 2015-2020 de Nemours prévoit également une réduction des lits en médecine de 98 à 80 (- 18 lits). Que va-t-il lui rester ?

Quant à Montereau, ses investissements en obstétrique sont toujours bloqués.

La rénovation de Fontainebleau pourrait même être menacée, pouvant être jugée finalement non nécessaire après la fusion.

Cela ne valait pas le coup de devenir Président de la Fédération Hospitalière de France, si on ne peut pas défendre l’établissement de sa propre ville.

La coopération sanitaire avec Melun, imposée par l'Etat avec l'accord tacite des élus, va nous mettre sous la coupe d'un établissement public-privé, surtout privé, qui voudra abaisser ses concurrents pour se financer.

Alors, mes chers collègues, je ne peux pas accepter le blanc-seing et je voterai évidemment contre ce projet.

Ce que nous attendons, c'est au contraire un sursaut et que l'on exige des gouvernements, d'avoir une garantie du service public, plutôt que d'accepter toute les régressions pour complaire au Ministère.


Bref, exigeons des assises de la santé dans le sud 77.

Note : 
Le Maire a préféré jouer sur les mots et faire des attaques ad hominem que discuter du fond de l'affaire. Pour lui c'est un pari, sans doute risqué, mais nécessaire.
Sur les chiffres, sur ma demande formelle de confirmation, il a préféré éluder, ne connaissant donc pas les statistiques publiques de son propre établissement. M'accusant de ne pas avoir écrit mon intervention, je lui ai rétorqué que je lisais des extraits de rapports que je citais ! 

Il préfère faire confiance aux arbitrages, arbitrages des "spécialistes" qui justement ont causé la réduction de l'hôpital !
Il a avoué que ce n'était pas son métier et avait même du mal à comprendre ce qu'était l'ambulatoire (traitement dans la journée), puisqu'il m'a demandé ce que c'était.

Bref, c'est le saut dans l'inconnu, après une longue période de dégradation. Le Maire n'a fait que défendre le secteur privé et jamais l'hôpital, à ma différence !

J'ajoute avoir eu une question de M. Olivier Perrot, qui ne parle jamais d'habitude, et qui était incapable de comprendre ce qu'était un taux de vétusté et comment le calculer ! 


J'ajoute que la note de synthèse du Maire est particulièrement indigente pour un point majeur pour l'avenir de notre hôpital et de la santé publique dans le Sud 77. 
Mes collègues Roseline Sarkissian et Cédric Thoma ont critiqué, comme moi, vigoureusement l'absence totale d'information de ce document, et ont confirmé mes positions.
Voilà "ce" que les élus ont eu :



Conseil municipal du 16 février 2016 : débat d'orientation budgétaire

LES LECONS DU DEBAT D'ORIENTATION BUDGETAIRE :

- UNE VILLE QUI NE DESENDETTE PAS

- DES CHOIX ULTRACOUTEUX D'INVESTISSEMENT

- DES SERVICES ET VOIRIE EN BERNE

- ET BIENTOT PEUT-ETRE UNE AUGMENTATION D'IMPOTS...


La majorité se plaint de la baisse des dotations de l'Etat. Certes, ce facteur entre en ligne de compte, mais n'est nullement explicatif de la situation.

Ce que l’on oublie de nous dire, c’est que les projets ultra coûteux, comme le Grand Parquet continuent plus que jamais à plomber nos comptes, malgré leur transfert à l'intercommunalité. Chaque année, on doit compenser ce transfert au nom de la neutralité comptable de l'opération. Et cela, c'est une grave erreur de gestion. Transférer une opération dispendieuse, cela implique d'en compenser le coût, soit 510.000 € de perte annuelle.

On constate que la Ville ne désendette pas et reste avec un stock de 20.083 M€. La dette propre (17 M€) grimpe, alors que la dette de la géothermie va bientôt être amortie (3 M€). On ne pourra bientôt plus dire que la géothermie est responsable de notre endettement.

Quelles conséquences en tirer ?

D'abord, le maintien du plan d'économie. Pourquoi pas, mais il faudra être plus précis.

Par ailleurs, la majorité suggère de recourir au levier fiscal.
Elle est prise en flagrant délit de violer ses propres engagements.
C'est inacceptable, surtout venant de personnes qui touchent des indemnités de fonction et dont certaines bénéficient même de frais de bouche.


(note : une jolie phrase de L. Roussel relevée par la République sur Twitter : "pour compenser les baisses de dotations de l'état il faudrait augmenter les impôts de 12%" : est-ce déjà un ballon d'essai ?) 


Mais pour le reste, les orientations restent très creuses, je dirais plutôt, dans le cosmétique et le verbalisme.

Voilà quelques suggestions :

D'abord, abandonner définitivement la requalification urbaine. Un plan de 32 MILLIONS d'euros, qui va plomber nos comptes pour les années à venir et le remplacer par un plan de renouvellement des voiries, de moyens et longs termes, avec un cahier des charges qualitatif soutenu. Certes moins clinquant, mais sans doute plus efficace. Après les dégâts pour le commerce et le coût des parkings, il est temps d'arrêter les frais. Finissons la double peine !

Ensuite, réfléchir à révision générale des services publics offerts par la Ville. Malgré mes demandes depuis 2008, jamais un rapport sur l'efficacité et les services rendus n'a été établi. Pourtant, M. Ducros nous l'avait promis. Il s'agit simplement de comparer les moyens affectés à un service avec les besoins de la population, connaître précisément les prestations et les tarifs établis. Il ne s'agit pas d'augmenter des tarifs, mais de déterminer s'il n'y a pas de coûts cachés et éventuellement, changer les prestations. Une mesure de bon sens !

En deux mots, revenons au cœur de métier, gérons mieux les services de base, essayons de développer des infrastructures utiles plutôt que des opérations coûteuses sans bénéfice pour le public.

Conseil municipal du 15 février 2016 : Politique des jumelages


Rien n'est plus sympathique qu'un jumelage. Faire découvrir de nouveaux horizons, créer des liens avec des communautaires. Je connais et respecte la communauté portugaise de Fontainebleau.

Simplement, je m'interroge sur la politique globale suivie par la majorité. Cette politique est sans rapport avec l'utilité publique.

D'abord, le coût des jumelages n'est pas anodin (80.000 € l'an passé, 20.000 € cette année), surtout en cette période difficile.

Ensuite, je trouve que pour ce prix la population devrait être plus largement associée. Beaucoup d'électeurs se sont plains que seuls quelques élus en bénéficient, aux frais du public.

Enfin, la reprise en main du comité de jumelage a été exercée brutalement et sans concertation.

Mon collègue Cédric Thoma, s'est vu exclu d'une réception avec des élus étrangers, déclarée soi-disant privée. Cela manque à tous les principes républicains.

Nos concitoyens n'acceptent pas que les élus se baladent avec l'argent du contribuable ou se faire des réseaux dans des clubs d'élus. L'Association Française du Conseil des Communes et Régions d'Europe (AFCCRE), dont le maire est secrétaire général en est le bon exemple.

Dans ces conditions, je vous demande de proposer avant tout nouveau jumelage un cadre neutre qui n'exclue personne, ne serve plus le tourisme et le réseautage, et qui indique les dépenses de chacun.

Un peu de transparence sera un excellent exercice européen.

Note : 
M. le Maire a d'abord contesté les chiffres, que lui même m'avait fournis (gag !) : voir la pièce jointe : 
Il a attaqué odieusement M. Thoma, qui avait été viré d'une réception avec la commune de Sintra, soi-disant de travail mais avec 8 adjoints !

Sur le fond, le Maire n'a bien sûr pas répondu pour les voyages des élus et la sa politique peu ouverte aux Bellifontains et peu transparente financièrement.



Conseil municipal du 15 février 2016 : Droit de voirie des commerçants de la Place de Gaulle

Je ne suis nullement opposée à une réduction de redevances imposées aux commerçants de la place de Gaulle.

Je souligne cependant, qu'en toute équité, ce n'est pas la ville qui doit supporter la réduction des taxes et les pertes de chiffre d'affaires de ces commerçants, mais l'entreprise privée qui occupe le domaine public et qui crée d'ailleurs une gêne, que nos concitoyens ressentent péniblement.

Il me semble équitable que ce promoteur supporte ce coût et non le contribuable Bellifontain. Le secteur public n'a pas à faire de cadeaux aux opérations immobilières privées.  

Le fait que cette opération soit cogérée par la SEM du Pays de Fontainebleau que le Maire préside, n'est pas un motif d'intérêt général qui devrait entraîner une quelconque indulgence.

Note : Mme Perrachon ne m'a pas donné tort ni contredite, elle semblait plutôt gênée par la logique de mon intervention. Mais aucune conséquence n'en a été tirée.