lundi 28 novembre 2016

Les résultats de la Primaire à Fontainebleau


Résultats définitifs de la primaire de la droite et du centre à Fontainebleau au 1er tour : 


Votants : 2358

François Fillon : 1245 (52,7% contre 44,1 % pour la France)

Alain Juppé : 595 (25,2% contre 28,6 % pour la France)

Nicolas Sarkozy : 317 (13,4%)

Jean Frédéric Poisson : 83 (3,5%)

NKM : 61 (2,6%)

BLM : 50 (2,1%)

Jean François Copé : 4 (0,2%)



Résultats de la primaire de la droite et du centre à Fontainebleau au 2nd tour :


Exprimés : 2403

François Fillon : 1761 (73,28% contre 66,5 % pour la France)

Alain Juppé : 642 (26,72% contre 33,5 % pour la France)



Ces résultats constituent un camouflet pour le Maire de Fontainebleau qui avait soutenu Alain Juppé, puisque les scores de celui-ci sont plus faibles à Fontainebleau que la moyenne nationale (au 2nd tour de 6,78 points).

mercredi 23 novembre 2016

Une bonne nouvelle pour le débat démocratique

A la suite de ma dernière question orale (Conseil communautaire du 10 novembre 2016 : Question orale : fonctionnement démocratique de l'Intercommunalité) et après un travail constant auprès de mes collègues, ça y est ! 

La minorité aura droit à une place sur le site Internet de la Communauté de communes du Pays de Fontainebleau. 

La promesse du Président a été tenue : c'est assez rare pour être souligné !

Alors que cette possibilité était prévue par la Loi et par le règlement intérieur, il n'a fallu que 23 mois pour que la Communauté de communes se mette en conformité avec la Loi. 
Il n'est jamais trop tard pour bien faire !

La perspective de se donner bonne figure pour les prochaines élections à la Présidence de l'Intercommunalité élargie ou la simple peur de la Justice auront peut-être jouées ? 

En tout cas, c'est une amélioration notable pour le pluralisme politique.

Vous pouvez consulter notre premier message sur :


ENJEUX DE CETTE INTERCOMMUNALITE ELARGIE
Notre Groupe participe à la réflexion sur les compétences qui devront être exercées pour réussir cette intercommunalité aux contours décidés par l'Etat.
- Présidence :  On attend du nouvel exécutif, compétence, impartialité et esprit d'intérêt général.
- Finances : l'Interco ne doit pas contribuer à l'aggravation des impôts et dettes et doit s'engager dans une rationalisation des services publics.
- développement économique et environnement : il faut développer tourisme forestier et économie verte, reprendre l'idée de pôle universitaire, et arrêter de subventionner des projets sans retour sur investissement.
- Santé et solidarité : l'interco doit répondre aux communes en situation de désert médical et aux manques de places pour les seniors.
- Habitat : un plan de rénovation équilibré serait très souhaitable, dans l'intérêt du patrimoine, des propriétaires et des locataires, plutôt que le recours à toujours plus de nouvelles constructions.
Transparence et démocratie : l'accès aux documents et la participation aux débats doivent être élargis au grand public. Tous les supports et outils d'information à destination des administrés doivent contenir un espace d'expression représentant la pluralité des groupes. 

Richard Duvauchelle
Monique Fournier  monique-fournier.blogspot.com
CédricThoma  Cédric-thoma.fr

samedi 12 novembre 2016

La ville de Fontainebleau paiera-t-elle 600.000 à 1.000.000 € pour le stade ?

Mon collègue Cédric Thoma est intervenu lors du Conseil communautaire du 15 septembre 2016 sur la contribution que la Commune de Fontainebleau pourrait payer pour boucler le projet du stade. Une contribution volontaire et non obligatoire de 600.000 à 1.000.000 €, que M. Valletoux voudrait faire payer au contribuable Bellifontain !

Sauf que son intervention dans le procès verbal (p.4) est devenue très lacunaire et la réponse de Mme Triolet, qui est en charge du dossier, a disparue.

Ce qui est repris dans le PV :
"M. THOMA [...] Il évoque une délibération votée en janvier 2014 portant sur la réhabilitation du stade Philippe Mahut et demande à Mme TRIOLET si la part du financement portée par la communauté de communes avait été versée ou non."

Pourtant son intervention était bien plus longue et circonstanciée :
"Je suis surpris car, sauf erreur de ma part, la recette attendue sur le fonds de concours de la Ville de Fbleau au stade de la Faisanderie n'est pas inscrite. Cela figurait dans la délibération de janvier 2014 à hauteur de 1M€. Le stade va être inauguré dans quelques jours, quand cette contribution va t elle être payée ? J'informe par ailleurs le reste des élus que ce montant ne figure pas non plus au budget de la Ville de Fontainebleau et n'a jamais été évoqué assez étonnamment. Le 1M€ sera t il payé avant la fin de l'année sous la forme d'une 4ème décision modificative ?"
Des questions particulièrement intéressantes de Cédric Thoma.

Lors de la séance du 10 novembre 2016, je suis donc naturellement intervenue pour appuyer ses propos et demander leur inscription au PV :
"Je confirme les dires de mon collègue Cédric Thoma, dont les propos ont été passés sous silence. On se demande si cela n'est pas volontaire.
A cet égard, cette idée de fonds de concours de 600 k€ ou 1 M€, destinée au financement du stade de la Faisanderie par la commune de Fontainebleau, bien que légale, vient modifier les équilibres financiers en réclamant à une commune de l'argent sur une affaire qui n'en reste pas moins communautaire. Je signale que normalement ce mécanisme de fonds de concours est destiné aux projets relevant certes des compétences communautaires, mais dont l'intérêt est en réalité local. Sauf que le stade est d'importance intercommunale, ce que personne ne conteste. Ce n'est donc pas clair, d'autant plus que la Ville de Fontainebleau n'a sauf erreur, rien encore débattu précisément sur ce sujet. Est-ce donc bien sincère ?
On peut se demander ce qui se cache derrière cette affaire et si par la suite, la Communauté de communes ne viendra pas quémander un concours pour chaque projet. Cela traduit bien aussi l'absence de schéma d'investissement cohérent, et plutôt la préférence du cas par cas.
J'appuie donc la demande de précision au PV de mon collègue Cédric Thoma.
D'ailleurs, Mme Triolet peut-elle nous préciser le montant exact, qui n'est pas repris au PV ?"

M. Valletoux n'avait visiblement pas envie que la question soit posée. Même s'il est vrai que le PV n'est pas toujours intégral, il doit au moins reprendre la synthèse de l'intervention.

Mme Triolet a confirmé un montant de 600.000 € envisagé à la charge du contribuable Bellifontain, mais que le travail était encore en cours sur la question.


Encore une fois, même si la commune a la faculté d'accorder ce fonds de concours, encore faut-il colorer cette demande, qui nous surprend toujours !

La plan de financement initial en 2014, mais depuis le projet a été révisé !
Et surtout ce document n'a jamais figuré dans la note de synthèse de la délibération de 2014, mais dans une obscure annexe.
Alors qui croire ? D'autant plus que la Ville n'en a jamais délibéré !


A propos de questions passées sous silence dans le PV du conseil communautaire du 15 septembre 2016

Mon collègue Cédric Thoma est intervenu lors du Conseil communautaire du 15 septembre 2016 : certains passages sont passés sous silence.

Je reprends ici ma demande d'intégration de ses observations lors de la séance du 10 novembre 2016.

TRANSPARENCE DE L'INTERCOMMUNALITE

Autres interventions de Cédric Thoma passées à la trappe, des questions sur la transparence budgétaire.

M. Thoma s’était surtout étonné que la collectivité ne respectât pas la Loi. «Par ailleurs, je suggère que nous mettions en ligne les dossiers de synthèse du Conseil Communautaire. Seuls figurent les procès verbaux sommaire (le dernier date de mars 2016) tandis que tous les documents de communication depuis 2011 y sont bien référencés. Je signale à ce sujet là que la CCPF a l'obligation, en vertu d'un décret d'application de la loi NOTRE, depuis le 23 juin 2016 de mettre en ligne a minima les documents budgétaires sur son site Internet (décret relatif à la mise en ligne par les collectivités territoriales et par leurs établissements publics de coopération de documents d'informations budgétaires et financières).»


Une remarque tout à fait pertinente, l'article R. 2313-8 du code général des collectivités territoriales indique en effet : "Les documents [budgétaires] sont mis en ligne sur le site internet de la commune, lorsqu'il existe, dans des conditions garantissant :
1° Leur accessibilité intégrale et sous un format non modifiable ;
2° La gratuité et la facilité de leur accès par le public, pour leur lecture comme pour leur téléchargement ;
3° Leur conformité aux documents soumis à l'organe délibérant de cette collectivité ;
4° Leur bonne conservation et leur intégrité.
Cette mise en ligne intervient dans un délai d'un mois à compter de l'adoption, par le conseil municipal, des délibérations auxquelles ces documents se rapportent".

Mais encore, l'article L. 312-1-1 du Code des relations entre le public et l'administration (depuis la LOI n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique) indique :
"[...] lorsque ces documents sont disponibles sous forme électronique, les administrations [...], publient en ligne les documents administratifs suivants :
1° Les documents qu'elles communiquent en application des procédures prévues au présent titre, ainsi que leurs versions mises à jour ;
2° Les documents qui figurent dans le [répertoire des principaux documents dans lesquels [des informations publiques] figurent] ;
3° Les bases de données, mises à jour de façon régulière, qu'elles produisent ou qu'elles reçoivent et qui ne font pas l'objet d'une diffusion publique par ailleurs ;
4° Les données, mises à jour de façon régulière, dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental.
Le présent article ne s'applique pas aux collectivités territoriales de moins de 3 500 habitants".

Je rappelle que j'avais fait une demande similaire au Maire sur la question, à l'époque où une législation sur la transparence, moins exigeante, n'était déjà pas respectée : Question orale du 7 février 2011 :Renforcement de la transparence de l'action municipale.

Sans réponse bien sûr !


TABLEAU D'AMORTISSEMENT DES EMPRUNTS

Autre coupe du procès verbal : sur le tableau d’amortissement des emprunts. Il n’est pas indiqué que M. Thoma avait fait la demande à plusieurs reprises pour obtenir le tableau d'amortissement des emprunts de la CCPF, dans son ensemble, pour avoir un aperçu global de la situation financière.

Voilà son intervention : «Je demande d'obtenir le tableau d'amortissement des emprunts de la CCPF dans son ensemble pour avoir un aperçu global de la situation financière. Seul un état de la dette du seul budget principal au 1er janvier 2016 m'a été communiqué. Cela représente moins de la moitié de la dette de la CCPF et ne permet pas de voir comment la dette sera payée dans la durée. Mme Triolet était d’accord et ce n’est pas mentionné, vous aussi M. Le Président il me semble. Je n’ai toujours rien reçu malgré 5 relances auprès de vous et de votre DGS


Vive la transparence !

jeudi 10 novembre 2016

Conseil communautaire du 10 novembre 2016 : Question orale : fonctionnement démocratique de l'Intercommunalité

Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Lorsque que l'on prétend présider la Communauté de communes, bientôt élargie au canton, il faut respecter la transparence et le fonctionnement démocratique des institutions et accepter le pluralisme républicain. 

Je passerai sur l'obstruction systématique de la Communauté à la communication de PV de la Société d'Economie Mixte du Pays de Fontainebleau, que j'ai fini par obtenir début novembre 2016 après 21 mois de demandes répétées, après un avis favorable de la CADA, après un jugement du Tribunal administratif et après l'ouverture par ce même Tribunal, d'une procédure juridictionnelle qui aurait pu déboucher sur une injonction assortie d'une astreinte. Cela donne une image détestable de notre Intercommunalité !

Ma question porte sur les droits de la minorité.

Pendant des mois et des mois, le Président a refusé aux Conseillers n'appartenant pas à la majorité de disposer d'un espace dans les publications de la Communauté de communes, en pure violation de la Loi (article L. 2121-27-1 CGCT).
Il a donc fallu que je saisisse le Défendeur des Droits pour que la Présidence accepte enfin de laisser une modeste place à la minorité dans le bulletin intercommunal, alors qu'elle en a le droit depuis l'élection communautaire de 2014.

Mais ma demande n'a toujours pas été satisfaite sur le site internet de la Communauté de communes, malgré mes contacts répétés avec la direction générale.
Cela participe encore une fois de cette obstruction systématique et ce n'est pas acceptable.

Ma question au Président est donc simple : quand allez-vous vous conformer aux lois de la République ?

Réponse : Selon M. Valletoux, ce n'est pas simple, il ne sait pas comment qualifier ce qu'est un élu minoritaire dans une intercommunalité. Il aurait fait des consultations auprès d'un juriste, par ailleurs maire de Samois. M. Maus justement a indiqué que certains élus pour éviter d'avoir la place de l'opposition supprimait carrément les publications. Sa solution consisterait à saisir le juge.

Ces réponses ne sont pas convaincantes, car le règlement intérieur du Conseil communautaire prévoit cette place et cela depuis 2014 !



Mais bonne nouvelle ! 
Pour ce qui est internet, c'est d'accord, en principe, M. Valletoux en prend l'engagement, et il n'y aura pas de limite de taille. Et il l'ouvrira même largement à tous les conseillers.

A suivre....

Conseil communautaire du 10 novembre 2016 : Question orale : pollution chimique d'origine aérienne

La carte du survol au dessus de Fontainebleau avec déversement de kérosène

Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Nos communes ont fait l'objet d'un déversement de kérosène par un avion en difficulté, il y a quelques semaines. Cela a fait une grande sensation dans l'opinion, inquiète pour son environnement, sa santé, le tourisme...

Il ne s'agit pas ici de juger des motifs sécuritaire qui ont conduit à cette décision, surtout si des vies étaient en jeu, ni de sombrer dans la caricature, mais de souligner qu'il existe des règles de droit. Dès lors que l'on exploite une activité dangereuse on est soumis à un régime de responsabilité pour risque, ce qui impose une compensation financière ou environnementale du préjudice causé, peu importe la justification ou non de l'acte. Il s'agit ainsi de débanaliser cet acte que certains considèrent, à tort comme anodin, mais au contraire, de responsabiliser les compagnies aériennes.

Je tiens à dire, à leur avantage, que le Maire de Fontainebleau et un certain nombre de nos collègues, ainsi que les associations de défense de l'environnement locales, ont réagi de manière ferme vis à vis des autorités en charge du trafic aérien.
Cependant, il faut que ces réactions aient des suites.

De manière très claire, la notice de gestion de la forêt de protection de Fontainebleau, texte réglementaire approuvé par Décret du 19 avril 2002 portant classement comme forêt de protection de la forêt de Fontainebleau (J.O n° 95 du 23 avril 2002 page 7211) dispose d'une part, je cite : "Les avions de ligne respectant leur plan de vol ne passent pas au dessus du massif forestier de Fontainebleau" et d'autre part, je cite : "Les avions de lignes ne doivent pas déverser leur carburant excédentaire au dessus du massif forestier de Fontainebleau avant d’atterrir". 
Selon mes informations, l'Office National des Forêts a d'ailleurs confirmé, lors d'une réunion de la réserve de Biosphère que ces dispositions étaient bien applicables.

Je constate que ces dispositions sont journellement violées, en ce qui concerne les survols et régulièrement, en ce qui concerne les déversements.

A la demande de plusieurs de nos concitoyens, je voudrais savoir si la Communauté de communes, sinon les communes qui la composent, envisagent d'agir concrètement pour l'application de ces dispositions interdisant les survols et déversements, mais encore de porter plainte pour obtenir réparation du préjudice écologique, sanitaire et touristique que notre territoire a subi.

Réponse : M. Valletoux est intervenu auprès de Chantal Jouano, Sénateur et Conseiller régional d'Ile de France, ainsi que la Préfecture. Une enquête est en cours et la transparence sera faite.

dimanche 6 novembre 2016

Inauguration du parking de la place de la République : une belle imposture !

Vendredi 4 novembre 2016, a été inauguré le parking souterrain de la place de la République. L'occasion de refaire le point sur l'affaire et dénoncer les dérives d'un pur caprice municipal.



CELA FAIT CHER LA PLACE : 8 MILLIONS D'EUROS POUR 51 PARCAGES DE PLUS

La municipalité présente l'opération comme un gain important. Le parking souterrain est passé de 325 places à 509, gain apparent : 184 places, mais gain réel : 51. Le sage sait se contenter de peu.
Et oui, le Maire actuel oublie de signaler que l'on a supprimé 133 places de surface (le projet entraîna la suppression de 68 places de l'enclos devant le Bellifontain, et de 65 places du Marché couvert, sans compter les places le long de la rue des pins).
A 8 millions le tout, cela ne fait que 156.000 € la place de stationnement nouvelle : ce n'est pas grave, on a de l'argent, le vôtre bien sûr !

Sur le plan financier, les 8 millions investis par Interparking ne sont en effet pas donnés. En fin de compte(s), l'explosion des tarifs sert à financer l'opération (voir Les tarifs du stationnement continuent à flamber !). 
Autant dire que c'est un mauvais coup ! (sinon un mauvais coût ?!) aux usagers comme au commerce.

UNE ESTHETIQUE A REVOIR : NI FLEUR, NI COURRONE

Le résultat actuel n'est pas esthétiquement probant

- surfaces plus ou moins surélevées, pas toujours bien raccordées à la chaussée, 

- revêtements plus ou moins uniformes, pas toujours adaptés (qui nous rétablira le bon grès local ?), 

- garde-fous en béton ultra large d'un brutalisme désolant (et osons le dire, ratés, digne d'une entrée de bunker), 

- descenderie d'ascenseur gâchant l'esthétique d'une place censée être dégagée (une cabine de douche du plus mauvais effet, rajoutée dans un permis modificatif : voir : Ascenseur Place de la République : que s'est-il passé ?), 

- mais le plus étrange sont sans doute les parallélépipèdes en béton qui rappellent irrésistiblement des catafalques (supports à cercueils) le long du Bellifontain, dont on se demande l'usage : destinés aux pieds de la future halle (qui reste à financer) ou à servir de blocs d'alimentation pour les forains, et qui appellent fleurs et couronnes.

On attend encore les fontaines sèches, dont l'oxymore est déjà tout un programme surtout à Fontainebleau, ville d'eau par excellence, et surtout les phénomènes classiques sur des dalles (planches à roulettes et vent glacial), sans prévoir de rythmer la place par suffisamment d'arbres (qui nous rendra le vieux mail d'autrefois ?).

Le vieux mail :


Alors fallait-il ne rien faire, crierons les esprits chagrins et caricaturaux ? 
C'est toujours mieux, grinceront-ils, que ce qu'il y avait avant !

Sans doute, mais fallait-il encore avoir une concertation non pipée, sinon une consultation référendaire des Bellifontains, bien placés pour apprécier les choix publics et surtout le prix à payer. 
Il est évident qu'une municipalité responsable aurait dû le faire. Elle aurait dû proposer des variantes, analyser l'impact, préparer correctement la transition et notamment, les effets sur les commerçants (dont certains ont été cyniquement sacrifiés !).

Maintenant, nous attendons le retour du marché et la suite des opérations, notamment pour se rendre compte du côté pratique ou non du nouvel aménagement. 

En sachant que la note, elle, on n'a pas fini de la payer !!

jeudi 3 novembre 2016

La crise des migrants à Fontainebleau : faisons le point


150 migrants installés au quartier Damesme à Fontainebleau : reprenons l'affaire pour mieux comprendre ce qui s'est passé.


Ici, il ne s'agit pas de traité le terrible problème humain causé par la misère étrangère, la guerre, les déplacements pour cause économique...

Une précision terminologique : parmi les migrants, il y a des réfugiés (protégés par le droit international en cas d'obtention de l'asile, qui s’appliquera à "toute personne (…) qui, craignant d’être persécutée du fait de sa race [son origine], de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner") et les illégaux, ceux qui n'ont aucun titre légal pour être sur le territoire et ont vocation à être expulsés. Le statut n'est donc pas le même.

Nous nous bornerons à étudier chronologiquement la situation pour mieux comprendre les décisions publiques.

L'ETAT DISSIMULE, LA REGION PAYE

Dans un premier temps, la Préfecture avait indiqué à la République de Seine et Marne que ce n'était pas d'actualité, mais...

Mme le Président de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, le 22 septembre dernier indique cependant : 
«Sur le sujet des migrants, je dois dénoncer le double langage du gouvernement. En observant la carte publiée, il semblerait que les migrants de Calais ne soient pas destinés à venir s’installer en Ile-de-France. 
Or, Frédéric VALLETOUX, notre collègue de Fontainebleau, m’a indiqué ce matin que le préfet de Région lui a annoncé l’arrivée de 150 migrants dans sa ville en provenance de Calais au cours des semaines à venir. La vérité est que le gouvernement est aux abois et qu’il ne tient pas ses engagements vis-à-vis de l’Ile-de-France» (extraits du PV de séance).

Précisons que le 24 septembre 2016, le même Conseil Régional vote une aide spéciale migrants : "aide d’urgence à un maximum de 1.000€ par place d’accueil et/ou d’hébergement, dans la limite de 50 % des dépenses liées aux travaux, équipements, honoraires et taxes afférents. Les demandes présentées par les organismes gestionnaires d’îles de loisirs de la Région peuvent être financées à hauteur de 100 % des dépenses exposées sur ces propriétés régionales".
Le tout pour un montant d’autorisation de programme de 5 million d'€.

VALLETOUX FAVORABLE, MAIS PLUTÔT PRES D'AVON

A la demande du Groupe Duvauchelle, le Préfet est interrogé sur l'hypothèse de la venue d'un camp de migrants.

Dans le Parisien du 27 septembre 2016, Frédéric Valletoux déclare très généreusement qu'il est bien d'accord pour accueillir les migrants, mais en réalité, demande à les déplacer à côté d'Avon, dans le secteur du Bréau : "Le maire propose de loger les migrants sur un autre terrain militaire de l’Etat, situé dans le quartier des Subsistances. « C’est près de la gare, comme cela est demandé, pour que les migrants puissent aller faire des démarches administratives, assure Frédéric Valletoux. Il faut juste y installer des préfabriqués.". 

Notons l'avis favorable du Maire sur le dossier, ce qui lui est reproché par une partie de l'opinion publique : une manœuvre très chic permettant d'obliger les autres sans se gêner soi-même tout en se donnant le beau rôle et bonne conscience.

Pas de très bonne foi non plus. Petit jeu : sauriez-vous dire ce qui est plus proche de la gare : les Subsistances ou Damesme ??!!


Mais une manœuvre ratée, car le vendredi 7 octobre, le Sous-préfet a appelé le Groupe Duvauchelle, en réponse au courrier que nous lui avions fait parvenir. Il a confirmé l'installation prochaine de 150 migrants à la caserne Damesme.
Il a précisé les éléments suivants :
1/ L'Etat est propriétaire de la caserne Damesne et ce lieu d'implantation est plus adapté que le quartier du Bréau, comme l’avait évoqué le Maire, où il aurait fallu installer des pré-fabriqués.
2/ L'installation de 150 migrants à Damesne se fera sur seulement une partie - et non l'ensemble - des bâtiments. Cet accueil serait "provisoire" car ces bâtiments doivent être vendus prochainement à la ville.
3/ La gestion de ces migrants sera assurée par la Croix Rouge.

Certains membres du groupe Duvauchelle ont demandé, lors du Conseil municipal du 10 octobre 2016, l'implantation de caméras à proximité du site retenu.

Réponse négative de Frédéric Valletoux, qui ne fait donc réaliser aucune étude de sécurité publique sur le site.



CONTRE FEUX SUR LES SANS DOMICILE FIXE

Les détracteurs de la politique pro-migrants ont beau jeu de dénoncer une politique à double vitesse, d'un côté la faiblesse de l'hébergement des sans domicile fixe (locaux) et d'un autre des dépenses nouvelles pour les migrants (étrangers). Ce n'est pas nous qui trancherons ce débat.

Les choses étant égales par ailleurs et l'hypocrisie bien répartie, le groupe majoritaire de la Ville se sent alors mis en cause et organise une opération médiatique destinée à sauver les apparences en faisant croire à une égalité de traitement en relaçant l'accueil de jour qui avait disparu au Bréau. Ce sera fait à l'ancien octroi de l'obélisque (illustration) qui a précédemment accueilli la croix rouge et la gendarmerie et l'accueil justement des sans-abris jusqu'en septembre 2010.

Cette opération coûtera 40.000 € de dépenses, pour du provisoire, au lieu d'une recette correspondant à la vente de cet bâtiment qui avait été votée lors du conseil municipal de mars 2015 (soit 150.000€). Une vente qui n'a eu aucun succès puisqu'il n'y a pas eu d'enchérisseur en décembre 2015, l'emplacement étant un peu compliqué.

On peut être sceptique sur cette annonce, décidée sous la pression des événements, sans étude préalable et surtout sans cadre sur le moyen et le long terme. Et quid de l'accueil de nuit ?

Extrait d'un rapport sur l'octroi :



POUR PLUS DE TRANSPARENCE

Il faut dire que la population ne paraît pas tout à fait satisfaite de cette situation et que l'arrivée des migrants ne passent pas forcément bien dans l'opinion.
Que l'on partage ou non son opinion, le Front National a exprimé ses idées dans un tract de manière très claire et transparente sur le sujet : pour lui, c'est NON. D'autres, anonymes, l'ont fait de manière plus indirecte et moins civique en graffitant un panneau d'information culturelle situé devant le Temple protestant. Enfin, le public sollicite directement les élus pour en savoir plus.

Au delà de la polémique, il me paraît anormal de mépriser les opinions de nos concitoyens. Le premier devoir étant de prendre aux sérieux leurs réactions et leurs questionnements, en y répondant par de l'information, chose qui est naturel pour des citoyens responsables et non en les traitant comme quantité négligeable.

S'il y a bien quelqu'un qui ne prend pas ses responsabilités dans cette affaire, c'est non seulement l'Etat, mais encore le Maire qui a essayé de délocaliser les migrants aux confins de sa commune et qui aujourd'hui tente de faire bonne figure et se drape dans une vertu récente et de façade.

Le groupe Duvauchelle a demandé d'organiser une réunion publique pour expliquer clairement les choses. Le Maire a préféré passer outre pour l'instant, quitte à attiser encore l'inquiétude : d'aucuns ne se demandent pas si les migrants ne vont pas rester ad vitam eternam, ou si leurs nombres ne va pas cesser d'augmenter, puisque l'implantation est faite.

Il y a pourtant des questions pertinentes, quelque soit son orientation politique : qui sont-ils et pourquoi sont-ils là ? Quel est leur statuts (libres ou en rétention administrative) ? Que prévoit la République pour eux (renvoi, intégration, transfert...) ? Y a-t-il un risque pour les populations et comment sont ils traités ?

Des interrogations sérieuses, au delà de toute polémique, qui appellent des réponses sérieuses et pas seulement sur internet.
Alors M. Valletoux sera contraint de céder et d'organiser cette réunion.

QUELQUES REPONSES EN ATTENDANT

Selon le seul communiqué électronique de la mairie sur le sujet, on apprend :

- Ce n'est pas un centre fermé mais un centre ouvert : "Ce centre n’est bien sûr pas un centre de rétention, donc les allées et venues seront libres, mais la Croix-Rouge veillera à ce que des règles de vie commune soit respectées".

- Il n'y aura principalement pas de famille : "il devrait s’agir très majoritairement de personnes isolées, hommes ou femmes, plutôt que des familles."

- Il s'agit de personnes évacuées de Paris et déplacées donc à Fontainebleau : "ces personnes, normalement, ne devraient pas venir directement de Calais mais plutôt de l’évacuation de campements sauvages parisiens."



A suivre donc...